Mes mains.

Mes petites mains d’enfant. L’hiver dernier je vous offrait des gants taille 10 ans. Aujourd’hui vous avez grandi, vous avez pris de l’ampleur.
 

Vous avez les ongles courts et poussiéreux,
savamment taillés par les gestes répétés jours après jours.

Le bout des doigts écorchés par les pointes des outils acérés,
Les plis des phalanges coupés par le lin ciré,
La corne me fait filer mes collants aux matins pressés.

A lire ces lignes le tableau n’est pas très reluisant, mais vous pouvez être fières.

Vous avez encore du chemin à parcourir,
plusieurs kilomètres de couture sur lesquels courrir,
pour bien vous connaitre l’une et l’autre.

Entre la droite et la gauche, inlassablement, vous vous passez les aiguilles,
sans vous voir,
sans vous toucher.

Votre relation à distance fait de vous deux amantes cachées par la cloison du cuir,
Et votre relation ne tiens
qu’à
un

FIL

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